Une des pires années pour les mises en chantier au Québec

Peu de québécois sabreront le champagne en regardant l’évolution de l’économie de la province depuis l’arrivée du gouvernement Marois, en septembre 2012.

Ayant hérité d’une province se trouvant en assez bonne posture, si on oublie bien sûr la crise sociale sur fond de grève étudiante, il semble que l’équipe ministérielle n’a pas su prévoir l’écrasement du secteur de la construction et du secteur manufacturier à l’été 2013.

Alors que d’autres secteurs s’en sortaient plutôt bien, le nombre de mises en chantier, lui, est venu bien près de battre un record… négatif!

18.7%

Ce chiffre représente la chute des mises en chantier entre 2012 et 2013, selon les prévisions de la SCHL lors du mois d’août. Cela fait près de 10 ans que des statistiques aussi terribles n’ont pas été vues dans la province, alors que les logements, quant à eux, ont été construits dans une proportion de 20.8% inférieure à 2012.

Il semblerait que les promoteurs aient tellement eu de grandes visées pour le développement du marché que l’offre ait enfin dépassé la demande, du moins en ce qui concerne les logements neufs et les condominiums dispendieux, soit au-dessus de 200 000$.

Déjà, en janvier, les propriétaires de logements se ruaient sur les courtiers immobiliers pour qu’ils les aident à louer leurs immeubles… il faut dire que la panique comment à se faire ressentir chez certains.

D’immenses projets

Certains promoteurs, n’anticipant pas le ralentissement du marché, ont décidé de se lancer dans des constructions qu’on pourrait qualifier de massives. C’est notamment le cas dans le quartier Ahuntsic-Cartierville, où plus de 932 unités d’habitations, dont 789 condominiums, seront construits sur le boulevard Henri-Bourassa.

L’histoire ne dit pas si le projet, qui fut lancé en 2012, récoltera le succès escompté par son gestionnaire. Toutefois, comme la ville a exigé plusieurs investissements de taille – comme la création de 142 logements sociaux ainsi que la mise en place d’un parc public, il y a des enjeux de taille pour tout le monde!

D’un autre côté, certains joueurs ont décidé d’être plus modestes en ces temps incertains. Concept D4B, par exemple, a délaissé l’île de Montréal pour viser plutôt le quartier de Laval-des-Rapides, sur la Rive-Nord, en construisant un immeuble de 4 étages à quatre condos par étage. Vous faites le calcul, on parle ici de seulement 16 unités. Se casser la gueule ferait beaucoup moins de dégâts!

Une industrie manufacturière qui peine à garder le cap

Dans certaines régions, nous avons pu voir les fournisseurs direct de l’industrie de la construction – les usines de portes et fenêtres, par exemple – voir leurs affaires diminuer de façon considérable.

Habituées à embaucher des dizaines de travailleurs chaque été pour aider à supporter la production, certaines usines ont plutôt dû mettre à pied des travailleurs pour s’ajuster à la baisse de la demande pour leurs produits.

Un portrait économique à venir

En juillet, le Ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, nous annonçait qu’il fournirait un portrait des finances publiques à l’automne, sans doute entre octobre et décembre.

De plus, Marceau a précisé que de nouvelles politiques industrielles, de recherche scientifique et de commerce extérieur seraient présentées afin de relancer l’économie québécoise et la sortir de son marasme. Ses opposants, qui ne cessent de clamer que la province va dans la mauvaise direction, attendent de pied ferme cet ajustement.