Même si la saison chaude tire à sa fin au Québec, c’est toujours le moment de réaliser des travaux de construction sur sa propriété. Certains chercheront peut-être à réduire les coûts de chauffage sur leur maison et changeant les portes et les fenêtres; d’autres, désespérés de devoir gratter leur pare-brise le matin, bâtiront plutôt un petit garage. Cependant, il est très facile de se faire avoir par un entrepreneur sans scrupules.
Rien ne remplace une bonne intuition, mais il est tout de même possible d’éviter quelques écueils! Voici un guide étape par étape pour vous faciliter la tâche.
Sommaire
Première étape : le choix de la personne
Ne faites pas l’erreur d’envoyer votre soumission de travaux à un seul entrepreneur en vous disant qu’avec ses beaux yeux, il vous offrira nécessairement un bon prix. Faites une soumission auprès de plusieurs entrepreneurs en construction en leur faisant savoir qu’il y a une petite compétition : les prix devraient sensiblement diminuer.
Autre erreur à éviter : le plus bas soumissionnaire n’est pas nécessairement le meilleur pour vous. Vous devez trouver quelqu’un qui est crédible et qui ne bâclera pas le travail! Consultez ses anciens clients pour savoir s’il a fait du bon boulot, n’hésitez pas à aller voir certains de ses projets précédents (surtout si ceux-ci sont extérieurs, en fait) et cherchez à travailler avec des entrepreneurs qui ont de bonnes références auprès de vos proches : cela vous libérera un bon poids de l’esprit.
Les essentiels : Selon Rbqlicence.com, il est illégal pour un entrepreneur qui n’a pas obtenu sa licence RBQ de superviser vos travaux. La licence prouve qu’il a réussi avec succès les examens de la Régie du Bâtiment et qu’il est donc apte à gérer l’aspect financier, sécurité et légal du projet. De plus, celle-ci prouve qu’il a versé un cautionnement au cas où il les choses ne se termineraient pas comme vous l’avez prévu; vous pourrez ainsi recevoir une certaine indemnisation.
Deuxième étape : Obtenir une évaluation
C’est bien beau d’avoir reçu une soumission approximative du prix total. Pour éviter les surprises, pourquoi ne pas demander à l’entrepreneur de coucher sur papier son évaluation des travaux à accomplir? Cette évaluation comprendra par exemple les différents matériaux qu’il devra utiliser ainsi que leur prix. Il devra aussi avance le coût final des travaux de rénovation en détaillant son tarif horaire X les heures à travailler, ou encore le montant final.
L’évaluation ne fait office de contrat écrit : elle permet seulement d’éviter les malentendus. Dans le meilleur des mondes, vous devriez également obtenir un contrat écrit pour sceller le prix final.
Troisième étape : le contrat écrit de rénovation
Vous avez décidé de suivre notre conseil? Bonne idée! Le problème, c’est que vous n’avez probablement pas l’habitude de remplir des contrats de rénovation, n’est-ce pas? Dans ce cas, regardons un peu plus en détail les différentes informations à donner.
Les vendeurs porte à porte : Est réputé un vendeur porte à porte tout entrepreneur qui vend des portes (sans mauvais jeu de mots!), fenêtres, couvertures, isolants thermiques ou encore des revêtements extérieurs de bâtiment. En premier lieu, vous devez savoir que la personne doit posséder un permis spécial pour la vente de ses produits. Dans son contrat, il est essentiel qu’il mentionne les informations suivantes :
- Ses coordonnées, incluant son nom, l’adresse principale où il vit, son numéro de téléphone ainsi que ses différentes adresses courriels et numéros de télécopieur
- Le numéro de son permis de vendeur au porte-à-porte
- Vos coordonnées (les mêmes éléments que lui vous a laissés)
- La date et l’adresse où le contrat a été signé
- La description de tout ce qu’il vous a vendu avec la durée de chaque service
- Le prix de chaque bien ou service et les taxes qui vont s’appliquer
- Le prix total de son offre, incluant tous les autres frais comme la manutention et la livraison des biens
- La fréquence des livraisons, la date finale des travaux, les modalités de paiement ainsi que l’acompte qu’il vous a demandé, s’il y a lieu
- Il doit enfin indiquer que vous aurez dix jours pour annuler le contrat suite à l’obtention d’une copie de celui-ci. Il est également nécessaire d’ajouter un document légal qu’on appelle « Énoncé des droits de résolution du consommateur » ainsi qu’un formulaire d’annulation du contrat respectant les dispositions de la loi.
Les autres vendeurs : La loi ne dicte aucune donnée particulière qui doive être indiquée dans le contrat. Il serait toutefois important d’y inscrire la majorité des points indiqués ci-haut, histoire de bien vous protéger. Sachez que dans ce cas, vous ne bénéficiez pas des mêmes droits en ce qui concerne l’annulation du contrat.
Dernière étape : le paiement
Vous devez enfin comprendre que vous n’aurez pas toujours les moyens de récupérer l’acompte que l’entrepreneur vous demandera advenant une faillite de sa part… s’il a plusieurs clients comme créanciers, son cautionnement versé à la RBQ risque de fondre comme de la neige au soleil! Tâchez donc de négocier un acompte qui sera aussi petit que possible. En ce qui concerne les versements, si les travaux s’étalent sur une longue période, vous pouvez convenir de faire des paiements de façon ponctuelle, selon l’avancement des travaux (à chaque 20% de complétion, par exemple). Indiquez bien dans le contrat la façon dont les modalités de paiement seront mises en place pour que personne ne se sente lésé.
Voilà, vous êtes prêts à faire faire vos travaux de construction ou de rénovation!