Difficile de finir ses lettres par une formule de politesse adpatée ?

 

Comment écrire à un maire ? Quelle est la formule consacrée pour s’adresser à un ministre ? Et pour un juge ? La rédaction de la formule de politesse d’une lettre importante paraît souvent difficile. On craint de méconnaître les usages, d’offusquer le destinataire du courrier, de passer pour un goujat ou un ignare. Saisi de doutes, on achète un guide des bonnes manières, on tape « formule de politesse » sur internet ou l’on s’en remet à un écrivain public. Comme s’il y avait pour chaque situation une formule obligatoire !

Des phrases stéréotypées et hypocrites ?

La formule de politesse qui se trouve au bas des lettres, avant la signature, se compose en effet d’expressions convenues, auxquelles on reproche souvent d’être pompeuses, désuètes, voire complètement inutiles. Mais si cet usage perdure, c’est sans aucun doute qu’il a un sens. Il serait aussi déplacé de s’en démarquer que de refuser de saluer ou de remercier ses contemporains dans la vie quotidienne. Dans le même temps, il reste toujours possible de personnaliser ses courriers par une formulation de son cru.

« La politesse coûte peu et achète tout », disait Montaigne. Cela justifie en soi que l’on choisisse avec soins les derniers mots d’un courrier, surtout si l’on a quelque chose à demander. Mais au contraire de ce qu’en a dit Paul Valéry, la politesse n’est pas « l’indifférence organisée. » Et c’est justement pour cela qu’il faut s’attacher au sens de la formule finale de ses lettres. On peut toujours trouver une phrase qui soit polie sans être obséquieuse. Il suffit de savoir se situer dans sa relation à l’autre.

Un choix de formules infini

Si l’on a un peu de respect pour le destinataire du courrier, on évitera ainsi l’usage de l’impératif.  « Veuillez agréer mes salutations » ne convient en effet que pour terminer une lettre de mécontentement. (Je veux bien vous saluer, mais ne m’en demandez pas plus…). Généralement, les formules « Je vous prie de bien vouloir agréer » ou simplement « je vous prie d’agréer »  sont préférables.

Les possibilités sont infinies et il reste toujours possible d’être sincère dans la composition de ces phrases empreintes de considération, de respect, de reconnaissance ou simplement de politesse :

– Acceptez de / Veuillez / Je vous prie de / Je vous prie de bien vouloir

–  agréer/ recevoir/ croire/ accepter

–  l’assurance de / l’expression de

– mes salutations /ma considération / mon respect / ma gratitude / mes sentiments…

– dévoué /profond/ distingué/ parfait/ sincère/ meilleur…

Sans fausses politesses !

Il convient cependant d’être attentif à certaines  tournures qui n’ont que l’apparence de la politesse :

– Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations (que penser de quelqu’un qui n’adresse pas des salutations, mais seulement l’expression de salutations ?)

– Je vous prie, Madame, de croire à l’assurance de mes sentiments les meilleurs. (en principe, un homme qui s’adresse à une femme devrait éviter de lui faire part de ses sentiments).

– Je vous prie de croire en l’assurance de mon profond respect (Croire en quelque chose est un acte de foi. On croit à l’assurance du profond respect d’autrui)

– Veuillez croire à mon profond respect. (Si l’on éprouve vraiment du respect pour le destinataire du courrier, mieux vaut se retenir de lui donner des ordres…)

–  Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer… (soyez vigilant à la concordance des sujets ! Cette phrase signifie « en attendant votre propre réponse vous agréerez…» Il faut donc écrire «Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer… »)

Une réflexion sur “Difficile de finir ses lettres par une formule de politesse adpatée ?

  1. Christian de Destresse Marketing

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    Salut Thierry,

    Un article qui devrait servir à taper un peu sur les doigts de ceux qui croient que parce qu’ils tapent un courrier électronique peuvent conclure par un « bien à toi » ou « amitiés » quand ils écrivent à leur banquier pour demander une rallonge 😀

    Cordialement bien à toi.
    @+
    Christian.

    P.S: Y’a un coin du consommateur, hé, hé…

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